Nouvelles du bord, jour 42: nuit sportive!
Tous les grincements, craquements, claquements qui font partie de mon quotidien ont pris une tournure plus menaçante depuis hier et l'annonce du démâtage de Stéphane. Je n'ose même pas imaginer le bruit de son rêve qui s'écroule avec le gréement. Je connais Stéphane depuis 2009, nous avions fait la Mini Transat ensemble et j'ai toujours trouvé que c'était un très bon marin rapide mais prudent donc je suis vraiment déçu pour lui. Je lui souhaite plein de courage pour la suite.
Indépendamment de l'horreur de l'aventure de Stéphane, j'ai eu une nuit difficile quand le pilote automatique m'a fait partir au tas. Imaginez la scène de la vidéo que j'avais filmée, mais de nuit... Cette fois, alors que j'étais debout sur le bateau pour ranger la voile avant de redresser le bateau, le seul éclairage que j'avais venait de mes feux de navigation. Après un long effort, j'ai redressé la situation sans dommages ni pour moi ni pour le bateau. ouf.
Maintenant j'avance bien, avec un plan de voile assez conservateur: 2 ris dans la grand voile et un petit foc (voile d'avant) mais je suis encore rapide avec des rafales à 40 noeuds, des restes de la précédente dépression. Je suis content d'avoir du vent et de pouvoir maintenir mon avantage sur Arnaud mais le fantôme du mât de Stéphane va me hanter un bon moment. C'était un cruel rappel qu'après plus de 40 jours de mer il reste encore beaucoup de miles que l'on est encore loin de la maison! Aller, ça continue!
